Le retour attendu du clown triste de circus company
Ecouter « Space Is Only Noise » d’un bout à l’autre est aux amateurs de musiques électroniques ce qu’un film de Sofia Coppola en bonne compagnie est aux cinéphiles. Remarquez la totale partialité dont je fais preuve quant au dernier album de Nicolas Jaar qui sortira en février sur le label Circus Company. Le bon Friendly farfouilleur que je suis s’en ai procuré une copie et autant vous dire que toutes les pistes de cet ouvrage m’ont fatalement délogé de mon corps. Un peu moins d’un an après son premier album, le magnétique producteur New Yorkais de 21 ans dépitch le tempo et replonge ses synthés, ses contrôleurs et son public dans un univers chimérique. Une ambiance contemplative et intelligente qui pourrait expliquer la comparaison très subjective à la réalisatrice citée ci-dessus. Tout est une question d’ambiance avec Nicolas, des arrangements précis et sophistiqués sur une structure minimaliste, sans oublier un sens certain de l’harmonie. Un rendu tellement parfait qu’il pourrait être perçu comme un album qui traverse les oreilles sans rester.
Queeaa ? Une autre album au airs de compil hôtel Costes digérée sur un transat en bord de piscine ? Na.
Specters Of The Future, Colomb ou I Got A Woman (où une oreille attentive détectera Ray Charles) sont des morceaux brillamment produit qui ouvrent à un croisement hybride entre résonance jazzy et broken beat dubé au gout de valium. Un genre de progéniture illégitime mais carrément pas batarde de Nightmare on wax et Flying lotus, les deux figures électro éclectiques officiant sur Warp. Le Label de Sheffield, monstre sensitif auberges à tri fouilleur de Soul aurait tout à fait pu accueillir un ovni tel que Nicolas Jaar. Mais sa musique émotionnelle, habillée par sa voie suant le sexe coupable, est finalement trop mystique pour dormir sous une si grosse chape, et Nicolas se veut indépendant.
Possible messie d’une pop-ambiant 2.0 dont il serait aussi l’instigateur, un Duke Elington au milieu de rotariens en colère, ou un clown triste à UFO City, Nicolas Jaar reste inclassable, et c’est tant mieux.
Friendly Yours
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Derek
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